C’est LA question existentielle de la grande majorité des gens lorsqu’ils voient un meuble ou un objet en bois cintré :

« Comment il a fait ?! »

Les méthodes connues sont peu nombreuses et pour cause, il n’y en a que 2 !

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains ébénistes ont créé et développé leurs propres méthodes (jalousement gardées secrètes) pour repousser sans cesse les limites de la créativité.

 

Le cintrage à chaud (ou à la vapeur) :

Cette technique est peu utilisée car elle demande un outillage très spécifique et très couteux : Une étuve.

Le procédé consiste à placer les morceaux de bois à cintrer dans l’étuve pendant plusieurs heures, la chaleur et la vapeur vont alors détendre les fibres du bois les rendant très souples.

Une fois les pièces sorties, on peut alors les « modeler » facilement sur un moule fabriqué au préalable.

Le bois gardera ainsi la forme qu’on lui a donné en refroidissant (les fibres se rigidifiant à nouveau).

 

Les luthiers quant à eux utilisent une variante pour cintrer les éclisses (les côtés) des violons ou des guitares.

Ils chauffent le bois (préalablement humidifié) en l’appliquant sur une sorte de cylindre en fonte chauffé à haute température ce qui provoque le même effet de relâchement des fibres du bois.

 

Le cintrage à froid :

Cette méthode de cintrage ne permet pas de cintrer du bois massif, mais uniquement des feuilles de bois ou du contreplaqué cintrable.

Cependant ! C’est la plus simple à mettre en oeuvre et elle donne d’excellents résultats.

 

La technique est simple, on colle plusieurs épaisseurs de contreplaqué cintrable (suivant l’épaisseur désirée) sur un moule.

Le principal inconvénient est que l’on ne peut donc pas utiliser de bois massif ce qui oblige à plaquer le contreplaqué avec une feuille de bois afin d’obtenir un bel aspect final.

 

Certains préfèrent carrément remplacer le contreplaqué par de fines épaisseurs de bois massif (appelées lamellé-collé, celles-ci seront suffisamment souples pour se courber sur un moule).

D’autres, comme Pierre Renart utilisent même de la fibre de carbone comme structure à la place du traditionnel contreplaqué cintrable !

Le recours à de tels matériaux composites permet d’avoir des épaisseurs très fines et une résistance énorme.

Collection Ruban Möbius par Pierre Renart (Structure en fibre de carbone recouvert de Palissandre de Santos)

Exemple de cintrage à froid (2 épaisseurs de contreplaqué cintrable plaquées avec du Frêne)

Vous connaissez maintenant le « Secret » des courbes en bois !

Si vous avez des questions à ce sujet, n’hésitez pas à commenter ! 🙂